Le corps de souffrance

Publié le par Apocalyptik Saddhu

J'ai lu Eckart Tollé il y a plusieurs années ; je ne sais plus si il s'agissait de "Terre nouvelle" ou du "Pouvoir du moment présent". Toujours est-il que ça ne m'avait pas apporté grand chose à l'époque. Un concept cependant avait retenu mon attention : celui de corps de souffrance.

Fort de mes découvertes récentes, je tombe sur cet article qui est un extrait d'un des livres précédents, et maintenant ça me parle beaucoup plus.

C'est même une étonnante synthèse entre différentes sources consultées récemment ; j'y retrouve même ces nébuleux démons dont me parlait Firone, et leur capacité à s'infiltrer dans le monde matériel. On y parle même d'alchimie ! Fabuleux ! ... à moins que ce rêve où Firone m'amena à l'alchimie ne soit qu'une réminiscence d'une lecture ancienne de ce passage. osef à vrai dire.

C'est un point de vue vraiment intéressant à partir duquel la réalité s'éclaire différemment. Mais ce point de vue concerne peut-être plus certaines personnes que d'autres ; moi en l’occurrence je me sens vraiment concerné.

Cette théorie explique ces bascules de la conscience, ou ces pertes de contrôle dont je parlais hier. Elle explique aussi le fait que parfois (souvent même) après les grosses crises de ma femme, j'ai l'impression ... d'être un démon, d'incarner le mal... Je pense cependant que l'étude n'est pas tout à fait complète : par exemple je crois qu'on peut absorber le corps de souffrance de quelqu'un d'autre, et que cette personne s'en trouve du coup allégée ... mais ce que j'écris là est peut-être une caricature de mécanismes plus complexes.

 

L'attention consciente soutenue rompt le lien entre le corps de souffrance et les processus de la pensée

Je doute un peu de cette dernière assertion ... Par exemple, quand je suis sous son emprise après une grosse crise de ma femme, je suis bien conscient de ce qui se passe (sans forcément passer par la notion de corps de souffrance), que j'ai basculé, et j'essaie donc de cultiver la désidentification avec des pensées liées à la notion d'impermanence telles que "je ne suis pas cette émotion" ou "la seule chose qui ne change pas est le changement" ... pourtant cette attitude ne réduit en rien la souffrance. Mais peut-être n'est-ce pas le but ; peut-être la souffrance doit-elle être vécue pour être libérée ... Mais le désespoir qui résulte de cette situation est bien consécutif à l'identification, qui persiste donc. J'ai beau 'invoquer' la présence et la ressentir même, celle-ci n'arrive pas à prendre le dessus.

C'est un peu la même idée qui est développée dans ce passage

En fait, dès que vous ressentez son champ énergétique et que vous lui accordez votre attention, l'identification est rompue. Et une dimension supérieure de la conscience entre en jeu. Je l'appelle la présence

(... la présence ... et on en arrive à Elan Sarro et à l'attitude de 'spectateur' ... toutes les briques se mettent en place, tout mes références récentes se rejoignent ....) mais je ne suis toujours pas tout à fait d'accord. C'est parfois plus difficile et plus compliqué que cette affirmation. On peut être conscient de ce qui est en train de se passer et ne pas arriver à se sortir de cet état de soumission au corps de souffrance.

 

Bien entendu, le corps de souffrance existe en raison de certaines choses qui se sont produites dans le passé. C'est le passé qui vit en vous, et si vous vous identifiez au corps de souffrance, vous vous identifiez par la même occasion au passé. L'identité de victime est fondée sur la croyance que le passé est plus puissant que le présent, ce qui est contraire à la vérité. Que les autres et ce qu'ils vous ont fait sont responsables de ce que vous êtes maintenant, de votre souffrance émotionnelle ou de votre incapacité à être vraiment vous-même.

Comme je l'expliquais dans ce post, je baigne depuis longtemps mon passé dans la non-dualité ; je ne me considère plus comme une victime, sauf de moi-même. Mais alors bordel, pourquoi donc mon corps de souffrance est-il si puissant ?

Peut-être parce que La vérité, c'est que le seul pouvoir qui existe est celui propre à l'instant présent : c'est le pouvoir de votre propre présence à ce qui est et que dans mon cas, je n'ai vraiment découvert l'instant présent que très récemment. La présence je la ressens depuis longtemps, mais peut-être ce qui me manquait était de la vivre dans les moments de conflit où l'on peut vivre vraiment le moment présent.

Quoi qu'il en soit ... ce que j'en retiens particulièrement, encore en résonnance avec d'autres trucs récents, est que c'est le fait d'habiller l'émotion avec de la pensée qui entretient tout le bordel, qui entretient l'identification. C'est une donnée importante pour moi car autant il est parfois difficile de revenir à l'état de présence, autant il est beaucoup plus aisé de ne pas entretenir de pensées limitantes ; et ainsi, je n'alimente plus la bête .. mais elle n'en disparait pas pour autant. Car je pense que quand Eckart Tollé dit que l'identification est rompue, ça ne signifie pas que le corps de souffrance disparait, mais qu'il cesse d'avoir du pouvoir sur nous. Mais pour pouvoir nous en libérer définitivement, c'est encore un autre travail, qui passe par l'épuration des cristallisations mentales.

(Si quelqu'un a lu ce post jusqu'au bout et si ça a du sens pour lui, il est cordialement invité à laisser un commentaire pour me signaler que ce que j'écris n'est pas qu'un fratras imbitable :D )

 

Enfin bref, cet article est vraiment intéressant ... et mon développement aussi d'ailleurs :D

Publié dans Gestion des émotions

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