L'introspection

Depuis longtemps, je crois me livrer à l'introspection, sauf que j'ai récemment compris que je me trompais.

L'introspection telle que je la pratiquais, c'était pour moi revisiter ma vie et les différents évènements marquants pour les considérer avec une vision non duelle, mais aussi purement intellectuelle... N'importe quel évènement de la vie quotidienne qui fait remonter des pensées/émotions du passé peut être l'opportunité de pratiquer cette ... pratique.

En fait l'introspection c'est comprendre que certains trucs de notre vie intérieure sont comme des perles enfilées sur un fil : on peut remonter les perles les unes après les autres (ouh la vilaine métaphore pas claire !), qu'il est en fait facile de retrouver de l'information à partir d'à priori rien, mais à priori seulement car tout étant lié par la causalité, le mental, peut-être associé à l'intuition, peut facilement, du moins dans mon cas, remonter cette chaine de causalité pour trouver les évènements du passé qui expliquent des comportements actuels qu'on estime nocif pour soi-même (on ne se donne pas la peine d'essayer de comprendre pourquoi, on n'introsepcte pas, quand on est content de soi ou quand tout va bien)

Pour expliquer le cadre non-duel : par exemple, ma relation à mes parents dans mon enfance. Je pourrais leur reprocher de ne pas m'avoir accordé ci ou ça, de ne pas m'avoir compris, écouté .... Ce que j'ai toujours fait jusqu'à présent était de considérer que mes parents étaient eux-même victimes d'une longue chaine de causalité et qu'en gros ils ne pouvaient être différents de ce qu'ils étaient à l'époque et ne pouvaient donc agir différemment de comment ils ont agi à l'époque. Ils ne sont donc coupables de rien du tout, je ne leur reproche rien. Le pardon nait naturellement dans ces conditions, sauf qu'en fait il n'y a plus rien à pardonner. Est-ce suffisant pour être libérateur ? Je le pense oui ... même si je ne sais pas si mes émotions de l'époque refoulées et donc cristallisées se sont dissoutes. Mais toujours est-il que je ne nourris plus de pensées limitantes à l'égard de mes parents. Et ça ce n'est pas rien. Je détestais mon père étant jeune et maintenant ce n'est plus le cas, même si j'avoue encore le fuir ; j'ai beau lui avoir pardonné et l'accepter tel qu'il est, ses comportements sont parfois tellement 'toxiques' que je fuis pour me protéger. Il reste parfois difficile pour moi de ne pas le juger ("pourquoi tu te bouges pas gros c.n ?!")

Tout est donc ok ? Pas vraiment, ou plutôt si, mais ce n'est pas ça l'introspection, enfin je ne crois pas.

Cette attitude que j'ai expliquée ne peut se faire qu'avec du recul ; elle est complètement mentale.

Or je pense maintenant que l'introspection se pratique plutôt en 'temps réel'.

Il s'agit d'être attentif à ce qui se produit dans l'ici et maintenant et de l'acceuillir inconditionnellement. Dit comme ça, ça parait tout simple et tout bête, mais plus j'avance dans la pratique de cette récente découverte, et plus je découvre que non, c'est loin d'être simple. D'une part, certaines qualités morales sont nécessaires (honnêteté (avec soi-même), courage). Je possède ces qualités, et je croyais qu'elles étaient largement partagées dans le petit monde du net spirituel (oui je n'aborde la communauté spirituel que par le biais du net ; IRL nada) mais j'ai constaté que c'est loin d'être le cas (d'où certains problèmes...)  D'autre part, il faut pour pratiquer cette introspection in-vivo adopter la posture de témoin, aussi nommée de présence par Ellan Sarro et d'autres, pour ne pas être identifié à sa vie intérieure (pensées, émotions, sentiments ...). Cette posture ne peut être adoptée qu'avec un taux vibratoire minimum ; j'en ai largement fait l'expérience ces derniers temps ; quand on est trop mal, il est impossible de se centrer ou de se connecter à sa présence. Cet état de fait est assez cruel ; c'est quand on en aurait le plus besoin, quand les émotions, sentiments et pensées nous font le plus de mal que cet état est le plus difficile à atteindre.

A COMPLETER